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Article | 27 mai 2021 | Thématiques
La réouverture des économies va naturellement entraîner une croissance de la demande de cuivre. La versatilité de ce métal, largement utilisé dans les secteurs de la construction et des infrastructures, en fait un baromètre particulièrement utile pour mesurer les performances de l’économie mondiale. Toutefois, le cuivre est également essentiel au déploiement des technologies durables, ce qui lui vaut son surnom de « métal vert ». Par ailleurs, les gouvernements, en mettant en œuvre leurs objectifs de neutralité carbone, devraient stimuler davantage la demande. Nous allons ainsi étudier les perspectives de la demande et de l’offre de cuivre et nous examinerons de quelles façons la hausse des cours du cuivre et d’autres matières premières pourraient alimenter l’inflation.
Le cuivre présente quatre qualités qui lui assurent sa place au cœur de la transition vers les énergies vertes. Il est ductile, autrement dit, il peut être laminé et transformé en fils sans être cassé. Il fait partie des meilleurs conducteurs d’électricité derrière l’argent et l’or. C’est également un excellent conducteur de chaleur. Enfin, il résiste bien à la corrosion, grâce à une couche protectrice naturelle, qui fait virer sa couleur de marron doré à vert.
Tous deux sont soutenus par l’évolution des politiques publiques et par l’incitation des consommateurs. Premièrement, la fabrication des véhicules électriques nécessite quatre fois plus de câbles électriques que les voitures traditionnelles, ne serait-ce que pour la bobine d’allumage, qui distribue l’électricité dans le moteur d’une voiture. Ajoutons à cela les quantités supplémentaires de cuivre exigées pour les points de charge électrique et les batteries de voiture nouvelle génération.
Source: Goldman Sachs, Copper is the new oil, April 2021
Deuxièmement, il convient de tenir compte du projet d’accroissement de la production d’électricité durable. Les sites d’énergies renouvelables, tels que les parcs éoliens et solaires, exigent généralement cinq fois la quantité de cuivre utilisée dans les usines à combustibles fossiles. L’énergie éolienne devrait à elle seule représenter un cinquième de la demande verte future. Toutefois, ce chiffre pourrait augmenter, étant donné la tendance des parcs éoliens offshore de grande taille, qui nécessitent le double de la quantité de cuivre. Les développements des systèmes de stockage énergétique en réseau devraient, eux aussi, doper la demande.
Le seul problème est qu’il doit être extrait du sol. Ses cours se sont effondrés avec la fin de la phase d’investissements massifs de la Chine au début des années 2000, et très peu d’investissements ont été réalisés dans de nouvelles mines depuis lors. À présent que ses cours atteignent une fois de plus des sommets historiques, les compagnies minières pourraient être tentées de se lancer dans de nouveaux projets, même si ces derniers pourraient prendre de nombreuses années avant d’être rentables.
Lorsque des restrictions de l’offre sont confrontées à un rebond structurel de la demande, les cours des métaux de base comme le cuivre peuvent enregistrer une envolée notable. Des métaux industriels, comme le minerai de fer, connaissent également une progression. En outre, la forte demande pour les produits livrables pendant les périodes de confinement de la pandémie a coïncidé avec des goulots d’étranglement des chaînes d’approvisionnement et entraîné une hausse des prix des produits manufacturés. Les craintes inflationnistes ont déjà provoqué des remous sur les marchés obligataires cette année, et nous pourrions observer de nouveaux pics de volatilité. Il convient de noter que des éléments qui peuvent être perturbateurs pour les obligations, peuvent au contraire avoir un effet positif pour d’autres types de classes d’actifs différentes. Comme toujours pendant les périodes d’incertitudes, un portefeuille diversifié peut aider à surmonter les mouvements haussiers et baissiers des marchés.